La Mesure de l'Excellence

LES ARTICLES DU MOIS D'AVRIL 2015
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Le Lever des Ouvrières en Modes

Gravure de la fin du XVIIIe siècle représentant « Le Lever des Ouvrières en Modes. » « Gravé d'après le Tableau Original de même grandeur ». « Peint à la Gouache par M. Lavreince [Nicolas Lavreince (1737-1807)] peintre du Roi de Suède et de l'Académie Royale de Stockholm » et « Gravé par F. Dequevauviller » : François Dequevauviller (1745-1807). « Le Tableau Appartient à Mr Joffret ». « A Paris chez Dequevauviller rue S. Hiacinthe près de la Place St Michel N°47 ».

Article publié le 27 avril 2015 par LM
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L'esprit et la matière

L'appréhension des choses vient de nos sens et leur reconnaissance de l'esprit. Aucune réflexion n'est en dehors de celui-ci. Sens (sentiments) et esprit sont étroitement liés. Lorsqu'un compositeur écrit de la musique, lorsqu'un musicien interprète celle-ci, un aller-retour entre le sentiment des choses et l'esprit s'établit. Ce va-et-vient est coutumier et présent en chacun de nous, mais particulièrement 'conscient' chez le musicien qui recherche le rythme le plus adéquat afin de le communiquer à son auditoire pour qu'il en prenne le mouvement, ressente sa substantifique raison.

J'ai assisté dernièrement à un concert de musique du XVIIe siècle donné par un musicien de luth. Cet instrument est fabuleux, mais j'ai trouvé l'interprétation pas du tout à mon goût. Selon moi un musicien doit d'abord maîtriser parfaitement son instrument, ensuite jouer d'une manière juste, et enfin avec sentiment, c'est à dire donner de l'âme à son exécution, de l'esprit à la matière : un rythme harmonieux. Le rythme est ce qui fait le lien entre l'esprit et la matière… c'est à dire le mouvement. Jouer avec sentiment c'est le faire avec les sens à travers la mesure… engager une cadence donne de l'esprit à la matière… ou plutôt lui redonne sa lumière, sa luminosité… procure le sentiment de sa présence et de se baigner en elle. C'est une danse qui se joue, pour le luth, entre la main qui touche la corde et l'esprit qui la dirige, afin de toucher au cœur de l'auditoire qui exécute sa partie en se laissant emporter ou plus exactement en ouvrant son esprit à ce rythme.

Photographie : Page de titre de De la Formation des mœurs et de l'esprit, Paris, Delalain le jeune, 1781.

Article publié le 24 avril 2015 par LM
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Parler 'un bon françois'

Ce n'est qu'au XIXe siècle, semble-t-il, que le Dictionnaire de l'Académie française donne la définition du mot 'français' (voir ici). Auparavant on écrit 'françois' (voir ici). Du reste jusqu'à la fin du XVIIIe siècle les éditions de ce dictionnaire ont ce titre avec cette orthographe. Ce n'est qu'à la sixième édition de 1835 qu'il est écrit : 'française' et non plus Dictionnaire de l'Académie françoise.

Dans son Dictionnaire critique de la langue française Jean-François Féraud (Marseille, Mossy 1787-1788) écrit : « FRANÇAIS, ÇAISE, adj. et s. m. et f. C'est ainsi qu'écrivait M. de Voltaire, et un petit nombre d'Auteurs l'ont imité. Il serait à souhaiter que cette orthographe s'établît. Voyez OIS. Voy. FRANÇOIS. »

Il est à noter que le mot a en lui-même la notion de liberté. Voici ce qu'on lit dans la première édition (1694) du Dictionnaire de l'Académie françoise : « FRANC, [fran]che. adj. Libre. Tout esclave qui met le pied en France devient franc & libre. il l'a fait de sa pure & franche volonté. »

Article publié le 15 avril 2015 par LM
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Incroyable de l'An VIII

Gravure de l'an 8 (1799-1800) provenant du Journal des Dames et des Modes, planche 225 : « Habit dégagé, à grand Collet. Pantalon à la Batelière. »

Nous sommes ici aux début de la mode des pantalons, inspirée des sans-culottes de la Révolution. Il s'agit d'une coupe empruntée aux bateliers, marins de la Seine, aussi appelés nautes. Voir à ce sujet l'article intitulé L'origine du pantalon plus bas dans cette page. Il porte une cravate 'en oreilles de lièvre' (voir l'article Cravate en oreille de lièvre et barbe à l'antique), un collet vert …

Article publié le 10 avril 2015 par LM
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Toilette de Mr Calicot

Photographies : « Toilette de Mr Calicot ». « J'en veux aussi Papa des moustaches ». Cette gravure du XIXe siècle sur boîte représente un calicot à sa toilette. J'ai écrit deux articles où il est question de ce gandin de vers 1818 : Les petites mains de la mode française 3 : les calicots et les arthurs et Le calicot. Celui de l'estampe en médaillon le montre se mettant une fausse moustache. Son fils en veut lui aussi. Il porte d'immenses éperons comme son père. Le calicot veut se donner des airs martiaux. Mais ce n'est que de la pacotille … du théâtre : une nouvelle mode.

Article publié le 8 avril 2015 par LM
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L'origine de notre pantalon

Dans l'article intitulé Les recueils de mode de la seconde moitié du XVIe siècle je propose une liste des premiers ouvrages imprimés sur la mode. En voici un autre : Habitus praecipuorum populorum, tam virorum quam foeminarum singulari arte depicti. Trachtenbuch darin fast allerley und der furnembsten Nationen die heutigs tags bekandt sein ... de Hans Weigel et Jost Amman, datant de 1577.

Je viens d'acquérir une gravure détachée anciennement de cet ouvrage. Elle représente un marin (un naute), habillé de la même manière que les nautes parisiens jusqu'au XIXe siècle. Si le pantalon est devenu à la mode à partir de la Révolution c'est que les sans-culottes portent le pantalon par solidarité avec les travailleurs, dont sans aucun doute les marins qui occupent une place centrale à Paris (le blason de Paris représente un bateau).

Photographie : « Nauta, quando ad terram appulit. » (Marin ayant abordé à terre). Planche issue de Habitus praecipuorum populorum tam virorum quam foeminarum singulari arte depicti … de Jost Ammann (1539-1591) et Hans Weygel, (vers 1520-1577) datant de 1577.

Article publié le 4 avril 2015 par LM
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Laideur

J'ai écrit plusieurs articles sur le carnaval dont celui-ci donne des liens. Le dessin, daté de 1849, que je présente ici, représente un masque seulement avec un loup noir et un autre personnifiant la laideur avec des allures de coq. Le déguisement de ce dernier n'est pas le seul à être étrange, de même son langage : « Pus q'ça d.lorgnon ... et du paing … Bo'jour Madame ».

Article publié le 1er avril 2015 par LM
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