Habit de drap
Comme l'écrit Louis-François Benoiston de Châteauneuf
(1776-1856),
un des premiers statisticiens français, dans son livre intitulé Recherches sur les consommations de tout
genre de la ville de Paris en 1817 comparées à ce qu'elles étaient en
1789 (seconde partie publiée en 1821 : Consommation industrielle)
: « Depuis trente ans, les habits de soie, de velours, de ratine, ont
fait place aux habits de drap. L'usage en est devenu continuel dans
toutes les saisons, et la mode y joint encore aujourd'hui des pantalons
de la même étoffe. » Le Journal des
Dames et des Modes représente de nombreux élégants en habits de
drap entre 1800 et 1830.
Photographie
ci-dessus : Planche 352 du Journal
des Dames et des Modes de l'an X du calendrier républicain
(1801-1802) : « Chapeau de Velours. Spencer de Drap. »
Photographie
de gauche : Planche 1303 du
Journal des Dames et des Modes de 1813 : « Habit de Drap.
Culote [écrit ainsi] de Casimir. »
Photographies
de droite et ci-dessous : Recherches
sur les
consommations de tout genre de la ville de Paris en 1817 comparées à ce
qu'elles étaient en 1789 (seconde partie : 'Consommation
industrielle'),
livre, publié en 1821, de Louis-François Benoiston de Châteauneuf.
Article
publié
le 12 mai 2015 par LM
© La Mesure de l'Excellence
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Original ou copie ?
La gravure ci-dessus est tirée d'un journal de
mode du dernier tiers du XVIIIe siècle. Plusieurs éléments prouvent son
authenticité : son papier vergé et du XVIIIe siècle, les coloris peints
à la main, les traces d'imprimerie du texte qui se trouvait face à
celle-ci, les indications « 22e. Cahier », « 2e. Année. », « Pl.[anche]
1. », ainsi que les signatures du dessinateur et du graveur : «
Defraine
del. » et « Duhamel Sculp. ».
La gravure encadrée ci-dessous lui ressemble
beaucoup. Le papier semble aussi vergé, mais on ne peut l'authentifier
sans sortir l'estampe de son encadrement, ce que je n'ai pas fait. Les
couleurs sont peintes à la main et semblables à l'autre gravure. Il y a
deux choses cependant très différentes : les dimensions et le manque de
l'indication du cahier, de l'année et du numéro de planche. Un
troisième élément est la couleur du papier. Celui du XVIIIe siècle est
généralement d'un blanc pur avec parfois des traces de jaune, mais
rarement d'une manière aussi uniforme. Cependant, comme il s'agit d'une
gravure encadrée, cela est peut-être la conséquence de l'action de la
lumière. Mais le
cadre est récent.
De quand date donc cette seconde gravure ? C'est
difficile à dire. Ce qui est sûr c'est que ce n'est pas un tirage fait
pour la revue de mode. Elle pourrait dater du XIXe siècle, peut-être
même
du XXe. Il pourrait s'agir d'une copie de la fin du XVIIIe siècle, par
exemple étrangère.
Si je peux être sûr de l'origine de la première
estampe,
la seconde est pour moi une énigme pour le moment, quoique le papier
n'est fort probablement pas du XVIIIe siècle.
Article
publié
le 9 mai 2015 par LM
© La Mesure de l'Excellence
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