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Chronologie des modes françaises
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La Mesure de l’Excellence vous présente ici un panorama régulièrement enrichi de la succession des modes en France dans le temps à partir de documents d'époque.




vers 1710 1715-1723
Toilette à la Régence
Robe à la française






1798
1800
1801
1802
1802
1806
1813

1817
1823
1829
1830
1830 1838
1845
1845
1858
1865
1866
1876
1895
XVe siècle XVIe siècle Première moitié du XVIIe siècle Seconde moitié du XVIIe siècle Vers 1710
vers 1715 -1723
1740
Seconde moitié du XVIIIe siècle 1778 Seconde moitié du  XVIIIe siècle Seconde moitié du XVIIIe siècle Dernier tiers du XVIIIe siècle

1798
1800
1801
1802
1806
1813

1817
1823
1829
1830
1838
1845

1858
1865
1866 1876
1895
La mode du XVe siècle est extrêmement riche.


* Règne de Louis XIV (1651-1715). Cravate de dentelle.  * Règne de Louis XIV (1651-1715). Coiffure à la fontanges.
justaucorps, la veste et la culotte qui prennent le nom d’habit à la française sous le règne de Louis XV. Durant la Régence, le justaucorps se modifie quelque peu par l’élargissement de ses basques par des plis multiples lui donnant une forme juponnée. Les manches ont de grands parements ouverts, arrondis ou droits. D’abord employées pour les vestes, les soieries façonnées à grand rapports de dessin sont progressivement remplacés par des décors brodés. Peu à peu, la perruque masculine perd de son ampleur, change de forme et se simplifie en postiche poudré noué parfois en catogan.
* Régence de Philippe, duc d'Orléans (1715-1723). Les femmes portent des robes volantes ou battantes
* Règne de Louis XV (1723-1774). Robe à la française. La robe volante disparaît faisant place à la robe à la française. Composée d’un manteau ouvert sur une pièce d’estomac et une jupe assortie, la robe à la française conserve de la mode précédente les « plis à la Watteau » dans le dos ainsi que le panier qui prend une forme ovale. Contrairement à la robe volante, le corsage durant cette période est ajusté sur le devant et sur les côtés. L’ornementation, rapportée tout autour de l’ouverture du manteau et sur la partie visible de la jupe, est faite de bouillonnés variés et de falbalas. Les manches sont dites « en pagode » auxquelles on fixe des engageantes amovibles de dentelle ou de mousseline de coton brodé.

Pour l’homme, l’habit à la française, composé de l’habit, du gilet et de la culotte, perd de son ampleur vers le milieu du XVIIIe siècle. Les pans de devant de l’habit, prennent une coupe oblique vers 1760 et les parements des manches diminuent et se ferment. Le gilet qui se substitue à la veste, se porte plus court que l’habit. A partir de 1745, la culotte passe par-dessus le bas et est ajustée au-dessous des genoux par des jarretières.
* Règne de Louis XVI (1774-1789). Robe à la polonaise.
* Règne de Louis XVI (1774-1789). Robe à la polonaise garnie de mousseline.
* Règne de Louis XVI (1774-1789). Robe à la polonaise
* Règne de Louis XVI (1774-1789). Robe rose à paniers sur corps à baleines (corset) et jupons. Falbalas de fleurs et glands. Volant à ruban bleu à gros bouillons sur la partie haute. Soubreveste garnie de manchettes de blonde à deux rangs. Cheveux en frisures et chignon bas et natté surmontés d'un chapeau garni.
* Règne de Louis XVI (1774-1789).
1774-1789 La robe à la française qui subsiste tout au long du règne de Louis XVI, prend progressivement la place du grand habit lors des cérémonies officielles et devient alors une tenue d’apparat. La mode féminine a tendance en ce dernier quart du XVIIIe siècle à se simplifier. D’une part les femmes cèdent à l’anglomanie en adoptant la robe–redingote et la robe à l’anglaise apparue à la fin des années 1770. Cette dernière se caractérise par un corsage ajusté dans le dos et baleiné aux coutures. Les formes se diversifient très rapidement et l’on voit apparaître la robe à la polonaise, à la circassienne, à la turque, à la levantine… toutes influencées par un exotisme plus ou moins lointain. Mais l’une des modes les plus scandaleuses est initiée par la reine elle-même. A la recherche de confort et de simplicité, Marie-Antoinette adopte à partir de 1778 une robe chemise de coton blanc qui évoque les pièces de lingerie et se fait représenter dans cette tenue en 1783 par madame Vigée-Lebrun. Le tableau est alors vivement critiqué lors du salon de la même année. Cette fin de siècle voit aussi le développement des marchandes de mode dont l’un des personnages emblématique reste Rose Bertin qui fournissait certaines personnalités de la cour dont Marie-Antoinette. Les femmes complétaient leurs toilettes de coiffures plus extraordinaires les unes que les autres, comme les coiffures à la Belle Poule ou les Poufs au sentiment. Ces extravagances capillaires pouvant atteindre des hauteurs incroyables suscitèrent la verve des caricaturistes.
L’habit à la française, sous Louis XVI, garde sa structure traditionnelle mais prend un caractère plus cérémoniel dans le troisième quart du XVIIIe siècle. Il est alors plus ajusté et les pans de devant glissent vers l’arrière préfigurant l’habit dégagé. Le col est droit et commence à devenir de plus en plus haut. Le gilet adopte quant à lui une forme droite, et perd définitivement ses basques.
* Révolution (1789-1795. 1ère république).
* Directoire (1795-1799. 1ère république).
* Consulat (1799-1804. 1ère république). Le jeune homme La culotte se prolonge jusqu'à la cheville pour devenir un pantalon.  * Consulat (1799-1804. 1ère république). * Consulat (1799-1804. 1ère république : Bonaparte 1er consul : 1802-1804).
* 1er empire (Napoléon : 1804-1814).
* 1er empire (Napoléon : 1804-1814).
A partir de 1815, on entre dans une période de transition où peu à peu les formes droites des robes prennent de l’ampleur et la taille s’abaisse. A partir de 1821-1822, les transformations des toilettes sont influencées par le retour du goût baroque et l’intérêt pour le néo-gothique. La mode pré-romantique se traduit par un costume féminin dont la taille redescend peu à peu vers sa place naturelle. Les jupes s’évasent et raccourcissent, le dos du corsage s’élargit progressivement, le décolleté s’agrandit, accentuant l’effet d’épaules tombantes, les manches prennent du volume et sont agrémentées de crevés et bouillonnés imitant ainsi les parures de la Renaissance. La vogue des manches « à gigot » est lancée par la duchesse de Berry.

La mode féminine est aux colifichets, comme le fichu canezou, petit corsage en mousseline porté sur la robe.

Les années 1820 voient la garde-robe masculine conserver du premier Empire le gilet, la cravate entourant le cou ainsi que l’habit à la française. L’habit dégagé est à la mode, tout comme la redingote dont la jupe, sous la taille un peu rehaussée, prend la même silhouette conique que celle des femmes. Le pantalon, tantôt collant, tantôt large, est d’une couleur différente, généralement plus claire, que le reste de la tenue. Vers 1825, la taille, à l’instar des femmes, retrouve sa place naturelle alors que les hanches s’arrondissent, tout comme le buste, grâce au port d’un corset. L’homme ne sort pas sans sa canne et son chapeau-claque ou son haut-de-forme.
* Louis XVII (première restauration : 1814 - 1815). * Louis XVIII (1815-1824. Seconde restauration). Le dandysme est à l'état de prémisse en France. C'est l'époque des beaux, fashionables, gandins et des tenues à l'élégance militaire des mirlflors, calicots ...
 * Charles X (1824-1830. Seconde restauration).
* Charles X (1824-1830. Seconde restauration).
1830-1845 La taille étranglée des robes est encadrée entre des manches très larges et resserrées aux poignets, tandis que la jupe s’évase en cloche pour laisser voir les chevilles. Pendant la journée, le cou se voile de colifichets, guimpes, canezous, écharpes, qui connaissent un immense succès. A partir de 1835, la jupe s’allonge alors que les manches voient leur ampleur descendre autour du coude pour finalement s’ajuster aux poignets. Les garnitures sont peu nombreuses en dehors des colifichets, toujours portés en abondance. Le Moyen Âge sert dorénavant de référence bien que vers 1840, ce soit le XVIIIe siècle qui suscite l’admiration. Ainsi, le corsage s’allonge et dessine une pointe sur le devant de la jupe, alors que les manches redeviennent tantôt étroites, tantôt bouillonnées. Le châle cachemire connaît une nouvelle vogue en 1840 au point qu’il remplace parfois les manteaux. La coiffure de prédilection est une capote baleinée, en étoffe, qui s’évase autour du visage pour le jour, alors que le soir, les femmes arborent de hautes coiffures dites à la girafe.

Les lignes de la silhouette masculine s’épurent et les vêtements s’ajustent. Les pantalons sont étroits et bien tendus, la cravate est moins haute et le col de la chemise est rabattu par dessus. Une recherche de fantaisie perdure dans la couleur ou le décor des gilets. Pour les hommes, le haut-de-forme s’élargit vers 1840 et se pose sur des cheveux partagés par une raie, en deux masses bouclées à hauteur des oreilles.
* Louis-Philippe (monarchie de juillet : 1830-1848). * Louis-Philippe (monarchie de juillet : 1830-1848).
1845-1868. Le goût pour le XVIIIe siècle caractérise la majeure partie du Second Empire. Son expression la plus singulière demeure la crinoline de 1845 à 1868, qui serait une interprétation des paniers. Cette dernière doit son nom à l’étoffe tramée de crin dans laquelle elle est réalisée avant qu’en 1856, Auguste Person ne l’arme de cerceaux métalliques reliés les uns aux autres par des cordons dans la crinoline-cage. Généralement ronde, la crinoline atteint son diamètre maximum vers 1858 avant de projeter sa masse vers l’arrière à partir de 1861. Dès 1867, combattue par Worth, elle redevient un modeste tronc de cône dit crinoline empire. Quant aux robes, elles sont dites, à partir de 1845, à transformation, c’est-à-dire qu’elles sont constituées d’au moins deux corsages que l’on peut changer selon les occasions. Le premier peut être porté le jour, le second, pour le soir, se distingue par ses épaules laissées découvertes. On apprécie l’adjonction de volants superposés, de garnitures et les effets de matières, notamment avec la naissance du style dit tapissier. Les teintures, conséquences des progrès de la chimie, sont quant à elles de plus en plus criardes.
Les bottines se dotent à nouveau d’un petit talon vers 1840, en cuir noir, elles sont portées le jour. Les petites ombrelles sont les accessoires les plus prisés lors des promenades en ville.

L’habit masculin ne se modifie pas avant 1847, jusqu’à ce que la redingote raccourcisse et la jaquette apparaisse. L’habit est encore clair pour le jour, beaucoup moins ajusté qu’auparavant, bien qu’une évolution vers l’austérité et la raideur s’affirme à partir de 1860. Le noir, considéré de rigueur pour le soir, s’impose également en ville, en même temps qu’apparaissent plastrons et cols amidonnés. Cet habit est complété par des bottines à boutons pour le jour et des escarpins pour le soir. Le port de moustaches ou de favoris est quasi général.
* Louis-Philippe (monarchie de juillet : 1830-1848). * Deuxième République (1848-1852). * Second empire (1852-1870).
1868-1889 Le changement de régime politique n’affecte en rien le costume féminin qui perpétue son goût pour le XVIIIe siècle et le style tapissier. La crinoline cède la place à la tournure, omniprésente durant toute la période. Cette dernière prend vers 1869 l’aspect d’une armature métallique faite de demi-cerceaux. Soutenues par la tournure, les robes forment, derrière, un pouf, qui peut être un drapé. Pour sortir, on porte le jour une visite. Ce petit manteau léger emprisonne tout le haut des bras restera, malgré ses contraintes, en vogue jusqu’en 1890. Ces éléments peuvent être réalisés à partir de châles cachemire, dont on commence à se départir. De 1874 à 1876, le pouf tend à disparaître mais la tournure subsiste sous l’aspect d’une queue d’écrevisse. La robe, au corsage ajusté, se dote, elle, d’une petite traîne. De 1877 à 1881, la silhouette devient filiforme, allant même parfois jusqu’à l’abandon de la tournure. Cependant, cette dernière reprend l’offensive, cambrant les reins à angle droit et enflant à tel point qu’on la nomme strapontin, du fait de son système rétractable lorsque que la femme s’assoit. L’intégralité de la période se caractérise par l’emploi d’étoffes riches et très ornées. En 1885, le tailleur anglais Redfern invente le costume-tailleur pour femme. Les bottines noires demeurent de mise en ville et prennent un aspect décolleté pour le soir.

Sous prétexte de correction, les costumes masculins se font de plus en plus sombres et rigides. Avant 1880, jaquette et redingote sont courtes. Après 1880, tous les vêtements se boutonnent très haut sur la poitrine ; le pantalon reste, quand à lui, collant et les lignes s’étriquent. Le jour, le complet-veston s’impose. A partir de 1873, la cravate de ville, jusque-là noire, peut prendre des tons variés.
* Troisième république (1870-1940).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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